TRIENNALE GRAVURE
TRIENNALE GRAVURE
29 novembre 2024 – 16 mars 2025
Musée de la Boverie, Liège
Réalités, d’après Algardi
linogravure et plaque typographique sur vélin et papier japon, 2022
42 variantes à partir de 6 matrices
chaque image env. 17,5 x 21,5 cm
montage environ 185 x 160 cm
Source :
Alessandro Algardi (1598-1654, école bolonaise) – Jésus succombant sous le poids de la Croix de Sainte
Véronique – Dessin – Paris, musée du Louvre, D.A.G.
Dans le travail de Geneviève Laplanche, le traitement du corps humain tient une place primordiale. Au profit de la mise en exergue de l’expressivité du mouvement, l’artiste offre un ballet de figures en action. Elle sélectionne des photographies d’athlètes tels que des lutteurs ou des basketteurs, des révoltés palestiniens de l’Intifada ou encore des reproductions de gravures d’artistes du XVe siècle comme Alessandro Algardi. Ces images sont retravaillées à l’ordinateur afin de réduire le personnage à une silhouette figée dans son mouvement. Elle peut aussi créer des décalages de la matrice sur le support d’impression afin de former des masses de grappes de personnages. Ce qu’elle questionne, c’est la représentation de la violence et le regard esthétisant porté sur celle-ci.
(La Boverie – Triennale Gravure Liège – Essentiel de l’expo . 29.11.24 > 16.03.25, n° 9, pp. 19-20, repr. coul)
Des scènes iconographiques historiques se succèdent et s’additionnent, découvrant simultanément finesse et fragilité autant que brutalité et violence.
Ces créatures, arrêtées dans leur élan – réhaussées de personnages en mouvement d’une autre époque, comme pris sur le vif – révèlent une série d’analogies entre les poses.
Le sujet reprend une œuvre du passé d’un artiste prestigieux, et est confrontée à des créatures contemporaines issues de quelque document numérique de basse défini9on relatant des émeutes.
Un mot RÉALITÉ est associé à la suite (sa définition est énoncée en filigrane).
La signification de l’image et leur message en sont modifiés.
L’ensemble (composé d’une quarantaine de pièces) est constitué de superpositions, successions et répétitions, jusqu’à la confusion, et crée de nouveaux enchainements ou incidences qu’une figure renvoie à l’autre.
La scène est en même temps porteuse de faits cruels, d’esthétisme et d’informations historiques.
Réflexion sur la signification des images et leur message: comment lit-on celles-ci, selon leurs sources ou le référentiel culturel qu’elles portent ?
(GL, 2022)