SUR LA ROUTE

Linogravures sur japon et vélin, 2019-2022
images env 21 x 30 cm

« 11 mars 2011 à 5 heures 46 m. 23 s. UTC (14 h. 46 m. 23 s. heure locale) – Magnitude 9, 1 Mw

Intensité maximale 7 (échelle de Shindo) – Epicentre 38° 19’ 19’’ Nord, 142° 22’ 08’’ Est

Profondeur 32 km – Hauteur maximale tsunami 39 m – Région Töhoku

Bilan : 15’897 morts, 2’534 disparus, 6’152 blessés et 139’000 réfugiés »


…Tel pourrait être l’intitulé de ces visions « hors lieu », dénuées de toute humanité.
Titre froid et anonyme à l’image de la désolation des lieux…
Aridité des données, à l’égal de ce qu’il reste de ces territoires…

Et pourtant, dix ans après refleurissent les essences de la région…

Dix ans après : ces territoires – situés pourtant à environ 150 km du reconnu « épicentre » sont toujours dévastés, saccagés, défigurés… Villages de pêcheurs anéantis et disparus à jamais…
Face à la mer – océan désormais redouté, digues et blocs de béton sont entassés le long des côtes : barricades dérisoires face aux déchaînements incontrôlables des profondeurs sous-marines, hors de contrôle de tout effort humain.

Dix ans après… ces paysages se révèlent à nous dans leur inexprimable vérité.
Constat implacable du désastre, se révélant aussi… beauté dépouillée et nue.
Que nous pourrions nommer Natures mortes

Dix ans après – un espoir dans ces terrains ravagés – fleurissent les essences de la région : marguerites, tournesols, roses, gentianes, lisianthus ou les fameuses fleurs de cerisiers.
Pourtant, certaines d’entre elles, les marguerites en particulier apparaissent quelques fois « mutantes », victime de fasciation (croissance anormale des végétaux, dont les causes possibles sont des mutations génétiques, des bactéries, des infections virales, voire un dommage chimique)…

Voir : exposition Ressouvenance, Delémont 2022